
Co-Fondatrice : GeneviĂšve Comeau
Les Filles Fattoush est une entreprise quĂ©bĂ©coise dâorigine syrienne. FondĂ©e par GeneviĂšve Comeau et Adelle Tarzibachi, elle a comme visĂ©e dâaider lâintĂ©gration des femmes rĂ©fugiĂ©es dâorigine syrienne Ă la culture quĂ©bĂ©coise tout en partageant leurs cultures gastronomiques Ă la belle Province. Ces derniĂšres cuisinent des mezzĂ©s prĂ©sentĂ©s en services traiteurs destinĂ©es aux entreprises, mais aussi aux particuliers. Pour vous donner une belle idĂ©e de cette initiative locale, voici notre entrevue avec Adelle Tarzibachi, canadienne dâorigine syrienne arrivĂ©e Ă MontrĂ©al en 2003 qui a souhaitĂ© amener un peu de Moyen-Orient dans nos assiettes.
Marianne Lefebvre (M.L.) : Pour commencer, pouvez-vous nous partager votre parcours et ce qui vous mené à Fonder les Filles Fattoush?
Adelle Tarzibachi (A.T.) : Ă mon arrivĂ©e sur le territoire canadien, jâai voulu commencer ma propre entreprise et jâai donc fondĂ© ADEKI IMPORT par lâintermĂ©diaire duquel je faisais de lâimportation de produits syriens, notamment le fameux savon dâAlep, un savon naturel typique de mon pays. Durant la guerre, jâai dĂ» arrĂȘter les importations. J’ai attendu jusquâĂ la fin de la guerre pour reprendre les activitĂ©s, lorsque les savonniers Ă©taient en mesure de reproduire le savon dâAlep en quantitĂ©. Ă peu prĂšs dix ans aprĂšs la fondation dâADEKI IMPORT, jâai rencontrĂ© GeneviĂšve. Connaissant la culture syrienne, les conditions de vie des femmes rĂ©fugiĂ©es, elle a eu lâidĂ©e de crĂ©er des emplois pour ces derniĂšres. Dâici, Les Filles Fattoush ont vu le jour.
M.L. : Si vous aviez Ă dĂ©crire les Filles Fattoush en un mot, quâest-ce que vous diriez ?
A.T. : Lâamour. Câest lâamour de notre cuisine, câest lâamour de notre pays, câest lâamour de notre culture. On peut y rajouter le partage, lâamour et le partage.Â
M.L. : Quels ont été les défis dont vous aviez dû faire face avec les Filles Fattoush?
A.T. : On engage des femmes qui nâont jamais travaillĂ© comme chef ou qui nâont jamais Ă©tĂ© dans le domaine de la restauration Ă grande Ă©chelle. On a donc plusieurs dĂ©fis au quotidien, surtout lors de leurs dĂ©buts dans lâindustrie. Cuisiner chez elles, ce nâest pas la mĂȘme que cuisiner pour le travail au niveau industrielle pour un service traiteur. Par contre, avec le temps, elles sont de plus en plus Ă lâaise et sâamĂ©liorent de jour en jour !Â
Dans les dĂ©buts de lâentreprise, on a aussi eu de la difficultĂ© Ă trouver une cuisine industrielle qui rĂ©pond Ă nos besoins. Ă part ça, je pense quâon ressemble Ă beaucoup dâentreprises dans le domaine de la restauration oĂč on a de nombreux dĂ©fis au quotidien, que ce soit lors de la gestion dâimprĂ©vu ou autres. Nous devons ĂȘtre Ă l’Ă©coute de nos employĂ©s et de nos clients. Surtout, nous devons ĂȘtre Ă la hauteur des attentes des clients. Nous voulons reprĂ©senter du mieux quâon peut la culture syrienne et la faire apprĂ©cier par la culture quĂ©bĂ©coise.
On a des dĂ©fis Ă chaque jour ! Ătre Ă lâĂ©coute de nos employĂ©s et de nos clients, ĂȘtre Ă la hauteur des attentes des clients. De servir le mieux quâon peut pour bien reprĂ©senter la cuisine syrienne.
M.L. : Quel est lâingrĂ©dient on retrouve Ă coup sĂ»r dans les cuisines des Filles Fattoush ?
A.T. : Les Ăpices ! câest une gamme dâĂ©pices : le sumac, le mĂ©lange dâĂ©pices, le Zaâatar et la mĂ©lasse de grenadine. On a lancĂ© ces 4 ingrĂ©dients et ils sont vendus dans plusieurs points de ventes. Câest des Ă©pices utilisĂ©es quotidiennement dans notre cuisine traditionnelle.
M.L. : Est-ce quâil y a un plat concoctĂ© par les Filles Fattoush auquel vous ne pouvez pas rĂ©sister ?
A.T. : La salade fattoush! Câest notre spĂ©cialitĂ©. Elle est trĂšs gouteuse. Comme plat principal on a le Ouzi festif qui est Ă base de bĆuf, de poulet et de noix. Il est lui aussi adorĂ© par nos clients. On a aussi plusieurs choix de plats vĂ©gĂ©tariens!
M.L. : Pourquoi vous avez accepté de collaborer avec Marianne Lefebvre comme partenaire ?
A.T. : Je ne peux pas vraiment rĂ©pondre Ă cette question, câest GeneviĂšve qui sâoccupe de ce dossier.
M. L. : Quel serait votre plus grand rĂȘve avec les Filles Fattoush ?
A.T. : Ă travers nos offres de services, que ce soit par le service traiteur que par la vente de produits, tels que nos fameux Ă©pices, nous souhaitons partager la richesse culinaire de la Syrie avec la population quĂ©bĂ©coise. Nous voulons faire voyager les canadiens par la richesse des Ă©pices, des parfums et des saveurs de nos plats. Notre objectif est de faire connaitre nos Ă©pices Ă la population canadienne, mais aussi, augmenter leur utilisation. On aimerait quâil y ait des pots de sumac, dâĂ©pices dâAlep, de piments dâAlep et autres sur les Ă©tagĂšres des mĂ©nages sur le territoire canadien !
M.L. : Pour les prochains mois, Ă quoi on sâattend avec les Filles Fattoush ?
A.T. : On sâattend Ă lancer dâautres gammes dâĂ©pices. Pas dans les prochains mois, mais plus lâannĂ©e prochaines dans lâexpo manger santĂ© oĂč on aimerait avoir notre stand et oĂč on vendrait des Ă©pices et des mezze. Aussi, durant lâĂ©tĂ© on a une place au marchĂ© Jean Talon. On a un point de vente lĂ et câest un vrai succĂšs. On souhaite avoir de plus en plus de point de vente pour les mezze. En grandissant ainsi, on pourrait avoir plus dâoffres de travail pour les femmes.
M.L. : Est-ce quâil y aurait dâautres choses que vous aimeriez mentionner pour quâon lâintĂšgre dans lâarticle ?
A.T. : La cuisine syrienne nâest pas trĂšs connue. Mais la cuisine libanaise oui parcequâils sont arrivĂ©s plus tĂŽt. On nâa pas juste des plats Ă bases de viande. On a aussi beaucoup de cuisine et de choix vĂ©gĂ©tariens! Câest une cuisine qui peut satisfaire tous les goĂ»ts.Â
Quand le marchĂ© Jean Talon est fermĂ©, on a un point de vente dans une autre Ă©picerie qui est nommĂ©e Saveurs dâailleurs oĂč on vend nos mezze.
On a aussi intĂ©grĂ© nos Ă©pices dans la boutique en ligne de Simons – Atelier 1846. On a aussi notre propre boutique en ligne.Â
Aussi Coup de pouce va parler de notre mélasse de grenade. Et le magazine Caribou va parler de nous prochainement aussi.